lundi 2 mars 2009

A bon entendeur (suite)

Le dernier conseil de ouiouiville pointa le grave danger auquel avait échappé les habitants du village en choisissant Ouioui et son équipe de généreux toutous.
Il mit en évidence la dangerosité de deux candides : Candicat et candisaint.

Candidun, quant à lui, montra qu'il rêvait toujours à son programme de campagne..

Ouioui proposa au conseil de voter pour l'achat de terrains. Candidun dit que son équipe approuvait car il l' avait proposé dans son programme de campagne.
Ouioui lui rappela qu'il n'avait pas été choisi par les habitants et que donc, lui, ouioui, continuait son oeuvre...

Le malentendu venait du fait que ouioui n'avait pas eu de programme et que , candidun le suspectait de copier ses idées.

Il fallait toutefois que Candidun se réveille ,une bonne fois pour toute, et qu'il réalise que ses choix n'avaient pas d'importance!
Ouioui était très calme et semblait prendre de la hauteur*
*prendre les choses avec sérieux.
Les deux autres foldingues* avaient des idées bizarres;
*foldingues : pas très futés
Candisaint , comme son nom ne l'indique pas, était un diable.
Lors du pot de remerciements qu'organisa Ouioui en faveur des intouchables et de ceux qui avaient oeuvré pendant la tempête, Candisaint eut l'idée saugrenue de dire qu'il ne plaignait pas les gens qui avaient planté des arbres trop près de leur maison.
La tempête ayant renversé ces arbres et causé des dégâts importants, il aurait fallu avoir la sagesse des anciens qui respectaient certaines distances , en prévision de catastrophes. Il rappela donc que ces précautions n'ayant pas été prises, il leur fallait assumer leur responsabilité et leur imprévoyance.
Ceci bien sur, fut rapporté aux autres par un habitant digne de confiance*
digne de confiance : très proche du clan ouioui
Cette personne , qui trouva les propos de Candisaint scandaleux, colporta le message aux autres convives en l'enjolivant* un peu
enjoliver : rendre plus percutant et plus scandaleux....
Une jeune toutounne, devenue récemment plus mature et plus objective, invectiva Candisaint en insistant sur l'évidence de sa bêtise et de sa dangerosité.
Candisaint qui ne comprenait toujours pas où était le problème, ajouta qu'il plaignait ceux qui avaient reçu un arbre de la collectivité sur leur maison ou propriété . Il pensait bêtement ( mais fallait -il qu'il soit foldingue!) que Ouioui et ses toutous devaient se préoccuper de la protection des biens des habitants et que ceux-ci avaient raison de ne pas être contents lorsque les dégâts s'étaient produits dans ces conditions là.
Le dialogue était ce que l'on appelait , un dialogue de sourds*, chacun restant sur ses positions
dialogue de sourds : dialogue de ceux qui ont des idées fixes

La deuxième foldingue, Candicat , petite épicière de formation , déformée par son métier , s'étonna bêtement du déficit dégagé par une association en vendant des repas et des boissons pendant les fêtes;

*petite épicière : personne sans grande intelligence qui jouait à la marchande.
Elle avait appris qu'il valait mieux ne pas dépenser plus que l'on gagnait , sinon on mourrait. Elle croyait que la même règle s'appliquait partout et était une question de bon sens .

Elle n'arrivait pas à comprendre comment , avec l'argent des habitants , les bénévoles vendaient des repas et des boissons à perte. Ouioui et Pluto défendirent leurs amis en qui ils avaient toute confiance , pour distribuer, sans se fourvoyer ,à qui le méritait...
La subvention ainsi accordée , servait en somme à faire une concurrence déloyale à ceux dont c'était le métier, ajouta -t'elle.
Il est difficile de faire entendre raison à quelqu'un dont l'esprit est si étroit....
La réaction de Pluto et de Ouioui fut sans appel.

Ils expliquèrent qu'en faisant cela , les bénévoles qui s'occupaient par ailleurs d'organiser les fêtes, faisaient venir beaucoup de monde dans la ville et que cela profitait à tout le monde. Ce qui attirait les visiteurs, ce n'était pas les spectacles mais la gratuité de certains repas et de certaines boissons...
Candicat avait du mal à comprendre. Elle était tellement déformée dans son esprit , qu'elle eût de la peine pour ses collègues et comprit alors qu'il semblait normal à tous, que l'on demande à un futur pendu de participer financièrement à l'achat de sa corde!

Coin coin songeur, se demanda comment Pressto allait retranscrire tout cela dans le journal du peuple, d'autant qu'il avait sommnolé une bonne partie du conseil;

Votre serviteur , conscient du bon sens manifesté par l'équipe dirigeante, comprit que la générosité de Ouioui et de Pluto était immense et très discrète en ce qui concernait leurs dons personnels ; Des gens aussi bons ne pouvaient pas être pingres*
Pingre : avare de son blé.
Pluto était responsable du tourisme. A ce titre, il devait trouver normal de donner une grande partie de ses revenus pour faire venir les touristes dans la ville. Mais, comme il était très discret , il ne souhaitait pas que ce soit rendu public;
Par déduction*, il parut évident à Coin coin, qu'il allait financer avec ses ressources propres la prochaine saison touristique.
*déduction : conséquence que l'on tire d'une vérité*
La vérité est que les chefs doivent toujours montrer le bon exemple et s'appliquer à eux mêmes ce qu'ils imposent aux autres.