jeudi 12 juillet 2012

Les peintres dans la cité





Cette année , l'état de la ville étant de moins en moins attractif, il fut décidé de faire un portrait des toutous ayant échappé à la crise et de les exposer dans la galerie des portraits.
Votre serviteur vous les présente en avant première

vendredi 6 juillet 2012

Acte 2

Le dimanche des fêtes de ouiouiville fit suite pour certains à des cellules de dégrisement*
* endroit où l'on se refait une apparence digne
Le matin fut pourtant un moment de bonheur dans les arênes de la cité.
La becerrada* se révéla être une vraie réussite
*becerrada : nom exotique pour signaler le combat avec un petit torillon.
Les hommes de ouiouiville ont des moeurs bizarres. Ils veulent montrer leur force supérieure et s'attaquent ainsi à des bêtes presque sans défense...
Ce spectacle fut suivi par un repas grandiose, offert avec l'argent des habitants à d'autres personnes qui pensent le mériter .Ouioui et ses toutous profitent toujours de l'aubaine . Le partage avec le blé des autres est la devise de Ouiouiville ....
On trinque toujours à la santé des habitants et ils ont de plus en plus besoin d'avoir une bonne santé pour alimenter les cassettes de la ville toujours aussi vides!

Dans l'après midi , l'arène se remplit à moitié. Ceux qui sortent leur blé furent moins nombreux que d'habitude . les autres, invités, se laissèrent aller à des assoupissements salvateurs à l'image du grand chef du territoire...

Certaines voix s'élevèrent autour de ces spectacles qui semblaient coûter de plus en plus aux habitants pour un enthousiame de moins en moins évident.

Vaste problème que le spécialiste du terroir (quatre grammes d'alcool dans les veines )
appréhendait avec une facilité hallucinante pour ne pas dire "hallucinogène", en trouvant les solutions qui s'imposaient pour faire le plein des arênes lors des prochaines "tardes"*
tardes : nom employé par les professionnels .

Pendant ce temps là quelques petits malins vendaient des boissons dans des endroits fermés, appelés "bodegas", avec l'espoir de récolter suffisamment de blé pour s'offrir des voyages entre amis.
Candidun eut l'idée saugrenue de se présenter au spectacle du dimanche après midi sans son invitation. Il pensait être reconnu et profiter de tout comme Ouioui et ses toutous , mais un barrage filtrant avait été mis en place et il lui fut vivement rappelé que seul les méritants avaient droit à la gratuité et qu'il ne faisait pas partie de ce groupe là.

Une âme charitable eut pitié de son désappointement et lui offrit gracieusement sa place acquise avec du blé de travailleur.
Lundi:
les habitants furent conviés à exposer sur la place de ouiouiville tout ce qui encombrait leur maison . Ils souhaitaient que d'autres s'en emparent pour encombrer les leurs...Ces transferts organisés avaient beaucoup de succès. La place de ouiouiville
ressembla à une fourmillière...

Mardi:
les séniors furent dignement fêtés. Un homme octogénaire se vit offrir en récompense trois bouteilles de jus de raisin (ça conserve) et une dame à l'âge avancé un magnifique bouquet de fleurs. Il était bien connu que les dames préféraient les fleurs ....Tout ce beau monde fut gratifié d'un bon repas .
Les mauvaises langues avaient coutume de dire que les chefs de village utilisaient ces procédés pour que le souvenir de ces agapes se prolonge jusqu'au choix organisé pour leur désignation...La course des cuisinières montra la générosité de ouioui qui offrait des primes de 5 grains de blé alors que d'autres , inconscients, allaient jusqu'à dix.
Ouioui semblait avoir compris qu'il fallait gérer la crise annoncée et ne pas
distribuer avec largesse , surtout lorsque cela sortait de sa propre cassette persiflait la commère!