vendredi 24 octobre 2008

Celui qui a dit la vérité....

Au cours des dernières réunions , il apparut à certains que Oui-oui n'avait pas assez médité sur la citation de La Bruyère reprise dans Ruffo's friends : "c'est une grande misère que de n'avoir pas assez d'esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire." Ses discours et ses remarques vis à vis de ses opposants en étonnaient plus d'un.
Lorsqu'il fut réélu chef du village, fort de son succès, il avait cru pouvoir les écraser par ses remarques acerbes et les empêcher de parler en les humiliant sans cesse. Il avait oublié que jamais, nulle part, la pensée n'avait pu être totalement réprimée ni étouffée...
Lui et ses deux sous chefs occupaient l'auditoire au cours des réunions et conseils. Pluto et Dingo aboyaient souvent pour lui venir en aide et masquer ses carences.
Dingo était le plus marrant. Il devait son nom à son coté fantasque et à sa grande facilité d'élocution utilisée à brouiller les cartes*
*brouiller les cartes : faire oublier les questions embarrassantes.
On sentait bien qu'il faisait tout son possible pour que les gens s'entendent et se parlent. Son désir de bien faire lui faisait souvent oublier ce qu'il voulait dire, et, de fait, il était difficile de décoder le message envoyé...
Parmi les autres toutous, il y avait Rintintin. Il ne disait jamais rien aux conseils mais il essayait d'apporter la lumière partout où c'était nécessaire. Il supervisait les travaux et travaillait beaucoup plus que les autres et surtout plus intelligemment. Les gens sentaient bien qu'il prenait à coeur sa mission et qu'il voulait mériter sa solde( tous n'avaient pas la même conscience!)
Tout n'était donc pas désespéré.....
Oui-oui n'était ni un grand orateur ni un grand psychologue.Il avait oublié le respect des autres. Il ne voyait même pas qu'autour de lui, certaines compétences auraient pu l'aider à sortir son village du marasme dans lequel il s'enfonçait...L'opposition grandissait en réaction à son sectarisme et à son désir de faire taire quiconque ne lui faisait pas allégeance.
Coin coin dérangeant, faisant office de "mouche du coche", restait vigilant et gardait à l'esprit le refrain du poète : "celui qui a dit la vérité, il doit être exécuté"
Le sourire carnassier de Oui-oui semblait dire qu'il le fredonnait souvent.....