dimanche 28 septembre 2008

Rentrée : le conseil

Le rendez-vous le plus important de la rentrée était sans nul doute le conseil. Oui-oui, ses toutous, les candides se retrouvaient avec plaisir pour faire le point de la saison.*
*saison : période estivale
Certains candides ayant glandé tout l'été étaient contents de retrouver leurs camarades.Candidun et Candideux avaient été très occupés pendant la saison mais ne cachaient pas, bien qu'épuisés par un dur labeur, leur plaisir à retrouver tout le monde.Tout était donc joyeux et consensuel.
Puis brusquement, après avoir posé des questions, comme le prévoyait le règlement du conseil mis en place par Oui-oui, Pluto se montra très agressif et refusa de répondre à ce qui relevait de ses attributions : le bilan de la saison touristique.
Avait-il peur de perdre sa pitance à l'énoncé des résultats?
Il estima que les questions étaient machiavéliques*
*machiavélique : digne de Machiavel
Les candides interloqués ne comprenaient pas cette attitude car les questions posées ( saison touristique, appel d'offre salle de basket...)leur avaient été transmises par les habitants qui auraient préféré que Candidun soit le chef
Oui-oui rappela d'ailleurs ce qui était devenu un refrain entonné à chaque conseil : Candidun avait eu un échec cuisant aux élections , ce qui l'exonérait, lui, oui-oui,de répondre à ses questions et à celles posées par les autres candides.
Coin coin se demanda pourquoi Pluto avait parlé de Machiavel qu'il ne connaissait pas. Il se renseigna donc sur cette personne et apprit qu'il s'agissait d'un homme politique florentin qui avait écrit un ouvrage majeur : Le prince.
Ce qu'il trouva le médusa. Machiavel pensait qu'il n'y avait pas de pouvoir vertueux s'il n'y a pas de pouvoir effectif. La question fondamentale que se posait le prince n'était pas : "comment bien user du pouvoir selon les valeurs morales et chrétiennes? mais comment obtenir et conserver le pouvoir? cela ressemblait à s'y méprendre à ce qu'avait appris Oui-oui.
Les candides eux, plus naïfs, pensaient que , comme le disait Montesquieu :"toutes les fois que l'on verra tout le monde tranquille dans un état qui se donne le nom de république, on peut être assuré que la liberté n'y est pas" .
Liberté de penser, liberté d'expression , c'est ce que souhaitaient conserver les candides pour eux et pour les habitants; les réactions de oui-oui et de Pluto les remplirent d'effroi.