lundi 12 août 2013

Politique fiction : le cauchemar

En ce début d'avril 2014, Ouioui et Pluto , exsangues après la rude bataille qu'ils venaient de livrer et de perdre, erraient comme deux âmes en peine sur les décombres du passé;
Le repas des anciens où ils avaient empêché Candidun de se montrer, n'était plus qu'un lointain et cuisant souvenir. Pourtant la saveur, l'onctuosité des plats, le vin délicieux ( tout ça servi avec le blé des habitants) les faisaient encore saliver à la seule évocation des agapes passées...
Ils avaient pourtant tout essayé ! Tactic  avait été dépêchée auprès des anciens pour leur rappeler tout le mal qu'il fallait penser de Candidun :
Trop jeune, son tour viendrait mais il n'était pas encore assez mûr. Certains ricanaient pensant qu'à force d'attendre il serait surement trop mûr, à la limite du pourrissement.
D'autres insinuaient qu'il était trop "bobo"* pour inspirer confiance
*bobo : trop propre sur lui et trop poli
D'autres le considéraient hautain*
hautain : qui ne tapait pas dans le dos des gens après un bon verre de jus de raisin, en les tutoyant comme s'ils avaient fait les classes ensemble.
Bref, tous les moyens avaient été bons pour le dévaloriser. Personne  chez ses ennemis, ni chez ses amis,  n'avait mis en avant ,qu'il était le seul à avoir eu ce qui faisait de plus en plus défaut dans le pays : le génie d'entreprendre et de créer de la richesse.
Les amis de Ouioui s'en étaient aussi pris à son deuxième concurrent, ancien chef de village et qui avait eu l'idée saugrenue de le promouvoir dans son équipe au tout début du son mandat.
Les anciens se souvenaient que Ouioui l'avait trahi quelque mois avant les élections suivantes et lui avait ravi son fauteuil. Cet ancien chef était revenu car les dérives de la gouvernance de Ouioui l'avaient bouleversé et il voulait redonner à la ville son lustre d'antan..
Leurs anciens amis et le grand chef du territoire avaient bien essayé de les dissuader de se livrer bataille entre eux. Rien n'y fit.
Ouioui avait été ennuyé car une plainte déposée contre un blog sulfureux , l'avait empêché de dire tout le mal qu'il pensait de lui et de mettre en avant des actes malveillants qu'il aurait pu faire lors de sa gouvernance.
Il n'avait pourtant pas pu s'empêcher de rapporter ici et là, des choses pas très sympathiques. L'ambiance avait donc été délétère, et les habitants soucieux de leur avenir n'avaient  pas su à quel saint se vouer..

Beaucoup ne s'étaient pas déplacés lorsqu'il avait fallu désigner le nouveau chef. Dans le pays , la situation avait beaucoup dégénéré. Les caisses étaient vides. Les plus riches avaient fui le pays , n'étaient restés que ceux qui ne pouvaient fuir et à qui l'on faisait les poches sans vergogne ;
Les habitants conscients que ceux qui distribuaient leur blé sans compter n'étaient pas une réponse adaptée à la situation présente leur avaient donc signifié qu'ils pouvaient aller voir sous d'autres cieux , si les pigeons étaient encore faciles à attraper !...