vendredi 23 août 2013

Le Guide en majesté


mercredi 14 août 2013

Nouvel appel

Après l'appel du 18 juin qui annonçait le retour de l'ancien chef du village dans la course aux prochaines élections, Ouioui ne voulut pas être en reste et mandata le journal du peuple pour proposer son nouveau prospectus* avec ses produits d'appel.
*prospectus : catalogue de produits pour attirer les clients.
On y apprit que l'abbatiale de la ville, magnifique édifice architectural , était considéré brutalement comme un produit d'appel. Ouioui assimilait  donc ce chef d'oeuvre à une vulgaire marchandise, destinée à faire venir des clients dans la cité.
Aux dires des commerçants qui utilisaient ces méthodes, les produits d'appel étaient en fait des produits à bas coût, sans grande valeur, mais dont le manque de cherté attirait le chaland pour qu'il emplisse son panier de produits plus élaborés;
Cette dévalorisation de l'édifice n'étonnait ni les habitants ni les candides. Ouioui n'avait-il pas déjà promis de faire les travaux nécessaires à l'embellissement de l'ouvrage? Depuis une dizaine d'années un étai retenait la chaire qui menaçait de s'écrouler sur les fidèles sans que cela n'ait ému , ni Ouioui , ni ses toutous qui se passaient bien volontiers de la parole sacrée.
L'hiver ayant été rude et les orages fréquents, il avait fallu toute la vigilance de Candisait pour alerter tous les amoureux du patrimoine et forcer Ouioui à colmater les fuites...Le film que Candisaint avait produit et qu'il avait envoyé à tous les responsables , avait incité Ouioui et ses toutous à faire montre d'intérêt pour tout ce qui touchait à ce prestigieux patrimoine....
Personne n'était dupe de ce revirement d'intérêt. Les élections arrivaient à grand pas et il fallait que le catalogue soit présenté avant que les concurrents ne s'en emparent.
La commère trouvait l'attitude de Ouioui un peu fourbe. Chacun dans la cité avait en mémoire les sommes considérables dépensées en pure perte pour la salle de remise en forme abandonnée à d'autres après un trou colossal dans les caisses de la ville.Puis "le beach" au sable généreusement offert, devenu sable mouvant , avait fortifié l'endettement à défaut de fortifier les muscles. L'intérêt de Ouioui avait alors été bien différent alors qu'il y avait urgence!
Ne manquait plus que l'attitude de Candidun. Allait-il proposer de reconstituer les vignobles locaux pour produire cet élixir dont les moines étaient si friands et qui permettait de voir la vie en rose?...

Coin coin observait toute cette agitation et ces revirements soudains et  suspectait Ouioui de n'avoir qu'un seul intérêt en tête : le sien . Son produit d'appel se résumant donc exclusivement à un appel aux voix , non pas célestes mais celle des électeurs....


lundi 12 août 2013

Politique fiction : le cauchemar

En ce début d'avril 2014, Ouioui et Pluto , exsangues après la rude bataille qu'ils venaient de livrer et de perdre, erraient comme deux âmes en peine sur les décombres du passé;
Le repas des anciens où ils avaient empêché Candidun de se montrer, n'était plus qu'un lointain et cuisant souvenir. Pourtant la saveur, l'onctuosité des plats, le vin délicieux ( tout ça servi avec le blé des habitants) les faisaient encore saliver à la seule évocation des agapes passées...
Ils avaient pourtant tout essayé ! Tactic  avait été dépêchée auprès des anciens pour leur rappeler tout le mal qu'il fallait penser de Candidun :
Trop jeune, son tour viendrait mais il n'était pas encore assez mûr. Certains ricanaient pensant qu'à force d'attendre il serait surement trop mûr, à la limite du pourrissement.
D'autres insinuaient qu'il était trop "bobo"* pour inspirer confiance
*bobo : trop propre sur lui et trop poli
D'autres le considéraient hautain*
hautain : qui ne tapait pas dans le dos des gens après un bon verre de jus de raisin, en les tutoyant comme s'ils avaient fait les classes ensemble.
Bref, tous les moyens avaient été bons pour le dévaloriser. Personne  chez ses ennemis, ni chez ses amis,  n'avait mis en avant ,qu'il était le seul à avoir eu ce qui faisait de plus en plus défaut dans le pays : le génie d'entreprendre et de créer de la richesse.
Les amis de Ouioui s'en étaient aussi pris à son deuxième concurrent, ancien chef de village et qui avait eu l'idée saugrenue de le promouvoir dans son équipe au tout début du son mandat.
Les anciens se souvenaient que Ouioui l'avait trahi quelque mois avant les élections suivantes et lui avait ravi son fauteuil. Cet ancien chef était revenu car les dérives de la gouvernance de Ouioui l'avaient bouleversé et il voulait redonner à la ville son lustre d'antan..
Leurs anciens amis et le grand chef du territoire avaient bien essayé de les dissuader de se livrer bataille entre eux. Rien n'y fit.
Ouioui avait été ennuyé car une plainte déposée contre un blog sulfureux , l'avait empêché de dire tout le mal qu'il pensait de lui et de mettre en avant des actes malveillants qu'il aurait pu faire lors de sa gouvernance.
Il n'avait pourtant pas pu s'empêcher de rapporter ici et là, des choses pas très sympathiques. L'ambiance avait donc été délétère, et les habitants soucieux de leur avenir n'avaient  pas su à quel saint se vouer..

Beaucoup ne s'étaient pas déplacés lorsqu'il avait fallu désigner le nouveau chef. Dans le pays , la situation avait beaucoup dégénéré. Les caisses étaient vides. Les plus riches avaient fui le pays , n'étaient restés que ceux qui ne pouvaient fuir et à qui l'on faisait les poches sans vergogne ;
Les habitants conscients que ceux qui distribuaient leur blé sans compter n'étaient pas une réponse adaptée à la situation présente leur avaient donc signifié qu'ils pouvaient aller voir sous d'autres cieux , si les pigeons étaient encore faciles à attraper !...



samedi 10 août 2013

La presse

Alors que la décrépitude de la ville allait bon train, un nouveau rédacteur du journal du peuple , Sain-t-éthic, était chargé de relayer la voix du maître...
Au décès de Pressto, Sain-t-éthic s'était imposé. Son passé de formateur des esprits et de personne indépendante et respectable, l'avait tout naturellement imposé dans cette fonction.
Les candides se demandaient s'il relaierait les informations de façon objective ou si la voix du maître serait prépondérante. Jusqu'à l'heure il semblait être assez objectif bien que de nombreux commentaires aient été plutôt enjolivés...
Sain-t-éthic était sur tous les fronts . La période qui s'annonçait allait être rude car chacun des trois camps fourbissait ses armes pour les prochaines échéances électorales et la désinformation allait bon train ici et là!
 Ouioui s'affichait partout , flanqué de Ramirez qui avait montré à l'époque où il officiait à ses cotés, ses dons de prestidigitateur. Il avait présenté des comptes acceptables alors que la dette était à son apogée...
La commère qui épiait leurs allées et venues disait à qui voulait l'entendre qu'ils essayaient de préparer un nouveau numéro de magie!

A suivre...

lundi 5 août 2013

La salle de" racket"

Alors que les habitants de ouiouiville étaient en vacances ainsi que de nombreux chefs de villages, Ouioui profita de l'aubaine pour convoquer l'ensemble des chefs de villages et tous les décideurs de la construction du nouveau palais des sports...
Bon nombre ne se déplacèrent pas mais les toutous probablement sommés d'être présents pour faire masse, ne firent pas faux bond.
Cette réunion qui avait pour objet de confirmer le déroulement des opérations tel qu'envisagé au temps béni de l'espérance de la rentrée de blé, faisait le triste constat que le palais allait se transformer en hangar à jeux.
Le blé escompté n'était plus au rendez vous. Peu importe, Ouioui s'était engagé donc il fallait continuer son oeuvre...Ce n'était plus une citrouille qui allait se transformer en carrosse comme dans le conte de Perrault mais le carrosse qui allait devenir citrouille! Tout ça pour une sombre histoire de comptes mal équilibrés.....

Le soleil tapait dur sur les murs de la salle de rencontre, rendant l'atmosphère irrespirable. Certains participants somnolaient, peu participaient au débat, les toutous attendaient le signal pour lever la patte et donner la majorité à Ouioui. Ce fut chose faite après qu'un chef du village ait rassuré les troupes en indiquant tout ce qu'on allait enlever à la bâtisse pour que le budget soit équilibré. Il resterait quatre murs et peut-être le toit!

Deux candides assistaient à la scène : Candidun et Candicat . Ils semblaient abasourdis par ce qu'ils entendaient . Candicat fit part de son indignation sur le blog de Candidun pour alerter les habitants sur ce qui se profilait à l'horizon et qui conduisait votre serviteur à baptiser la nouvelle salle  de basket : " salle de racket"!
A suivre....