la piété

La fin de l'année était une période favorable à la piété et aux voeux formulés pour l'an nouveau qui se présentait.
Ouioui et son fidèle lieutenant sentant venir de grosses complications, eurent soudain envie de communiquer avec leurs ouailles sur un air de piété. Ils souhaitaient les entraîner à la prière car ils allaient en avoir besoin.
L'époque n'était plus à la distribution des biens terrestres : restait à espérer que la vie soit belle différemment.

Coin coin se demanda si Ouioui ne voyait pas là un moyen de faire la quête pour pouvoir subvenir à quelques réparations de l'église . Les habitants allaient être mis encore et toujours à contribution pour combler le trou de plus en plus béant des finances de la ville.

La commère murmura même que Ramirez était revenu dans le plus grand secret pour apprendre Glupp à montrer les comptes sous des formes acceptables, mais, le prestidigitateur allait avoir beaucoup de mal !

Affaire à suivre...

l'âme de ouiouiville

L'air de ouiouiville était connu pour fabriquer des champions dans tous les sports. Ouioui disait que l'âme de Ouiouiville ne se retrouvait qu'à Ouiouiville. Hors du village point de salut!
C'est ainsi qu'il décida , en accord total avec lui même , que les championnes du territoire qui faisaient des prouesses au basket*, pourraient porter le nom du territoire mais ne pourraient pas se déplacer dans la capitale du territoire pour jouer afin de ne pas perdre leur âme.
*basket : sport très populaire à ouiouiville et dans l'ensemble des villages

Coin coin se demanda , pourquoi ces championnes pouvaient porter le titre de championnes du territoire mais ne pas s'identifier à ce même territoire.
Curieuse attitude qui dénotait un cruel manque d'ouverture. La seule ouverture que Ouioui envisageait était celle du porte monnaie des habitants de Ouiouiville.
Les habitants du territoire pouvaient éventuellement mettre du blé dans l'escarcelle mais surtout ne pas s'approprier une quelconque gloire des prouesses espérées.

Cette position étrange paraissait aux observateurs avertis un signe profond d'irresponsabilité et de nombreux habitants se demandaient si ouioui ne vivait pas en fait dans un monde irréel peuplé de rêves et de fantasmes ...
*fantasmes :représentations imaginaires traduisant des désirs de puissance plus ou moins conscients..

Echos du conseil

Le journal du peuple ayant relaté un conseil plutôt serein, coin coin se rendit au marché de ouiouiville pour connaître la vérité ...
Il y croisa peu de monde car le temps n'était pas clément; toutefois la commère avait toujours son rapport à faire ayant croisé des membres de l'équipe de ouioui et un ou deux candides.
Il fut question selon elle, au cours de ce conseil, des habituelles carabistouilles* des comptes de la ville.
*carabistouilles : façon très particulière de trafiquer les comptes...

Ouioui et le conseil avaient décidé d'acheter une belle maison près de la maison du peuple. Cet édifice à la valeur architecturale importante avait aussi une valeur marchande non négligeable. Or , Ouioui n'avait plus de blé pour faire face à une telle dépense. IL décida donc avec l'aide ingénieuse de Contaterm et de ses fidèles lieutenants ( Pluto, Dingo...) de racler les fonds de tiroirs*

*racler les fonds de tiroirs : essayer de trouver des trésors cachés.

Malheureusement les tiroirs étaient percés (comme les poches ) et l'on dut recourir à des transferts de sommes sur des dépenses prévues pour d'autres investissements. Personne n'y comprenait pas grand chose, pas même Contaterm qui ne put expliquer pourquoi on avait ajouté des crédits à l'embauche de personnels alors que dans le même temps on enlevait des charges correspondant à ces salaires, ce qui semblait totalement impossible dans la situatuion actuelle du pays et du fonctionnement de
ces postes là. On semblait prévoir du blé pour financer des emplois alors que l'on annonçait à l'ensemble du conseil que les responsables de la lecture publique seraient pris en charge par l'ensemble des communes.
Les candides s'étaient encore distingués en se montrant défavorables aux dons faits par Ouioui à l'ensemble des autres villages. Pluto et Ouioui dans leur généreuse bonté, avaient décidé de ne pas les faire participer à l'achat des livres de la bibliothèque pourtant régulièrement achetés par les habitants de OUiouiville. Les candides étaient outrés de voir que Ouioui et ses amis offraient facilement ce qui ne leur appartenaient pas et qu'ils avaient une facheuse tendance à exclure de la distribution de privilèges ceux qui n'appartenaient pas à la famille...

Candidun fit remarquer à Ouioui que certaines dépenses extravagantes( le beach volley) très dispendieuses et non encore payées, avaient plutôt été un véritable gachis financier, ne servant qu'à très peu d'occasions. Trois rencontres de joueurs dans l'année qui seraient peut être suivies d'une quatrième l'an prochain , au temps des cerises...Ouioui lui aurait répondu qu'il ne comprenait rien car il n'avait pas la chance d'être visionnaire comme lui l'était...

Le conseil fut donc d'une relative sérénité tant les candides semblaient résignés devant l'inertie des toutous qui ne semblaient pas se rendre compte que leur chef avait des idées bizarres et conduisait la ville dans un gouffre financier....

Ouioui, le démocrate

Le journal du peuple dans un article d'une objectivité parfaite (qualité première de pressto, le rédacteur) relata le compte rendu de l'assemblée générale de l'association des fêtes de Ouiouiville. On y apprit que tout s'était parfaitement bien déroulé durant les fêtes et, que les intervenants souhaitaient renouveler l'exploit pour la prochaine édition. Ouioui clôtura cette joyeuse rencontre , félicita tous les participants bénévoles et leur renouvela son entier soutien en leur promettant autant de blé pour l'avenir.La suite fut passée sous silence...
Il est habituel, dans ce genre de rencontre de terminer la soirée autour d'un petit buffet et de boissons adaptées à la circonstance.
Cette année, les membres de l'association, soucieux de faire participer toutes les forces vives* et travailleuses de ouiouiville, avaient demandé à Candidun de présenter ses oeuvres.

* forces vives : personnes qui travaillent pour fournir du blé à Ouioui ....

Devant l'excellence des mets et leur présentation, chacun y allait de ses remarques traduisant un satisfecit quasi général. C'est alors que Ouioui s'enquit de l'identité du fabricant et apprenant qu'il s'agissait de Candidun poussa une grosse colère intimant aux malheureux responsables de ne pas recommencer cette imposture, en leur annonçant que le blé des habitants ne servirait jamais à faire vivre Candidun, ce mécréant , qui avait osé lui porter la contradiction en dénonçant tout ce qui semblait étrange dans la gestion des finances de Ouiouiville. La colère qu'il exprima fut tellement violente que tous furent abasourdis par la manifestation de tant de haine.
Ouioui et son légendaire sourire fut ainsi démasqué et , chacun comprit pourquoi il se présentait en grand démocrate*
*démocrate : trop pauvre pour être capitaliste , trop riche pour être communiste!