dimanche 22 novembre 2009

Casse tête fiscal


Le dernier conseil se tint en l'absence de Candidun.
Ouioui adepte de l'adage : "moins je te vois, mieux je me porte" convoquait les élus du peuple, de préférence le jour où il savait que Candidun ne pourrait pas être présent...
C'est ce qu'il appelait : "la démocratie participative à sens unique", ou" dialogue à sens unique*"
* dialogue à sens unique : dialogue entre amis qui ont des idées fixes et figées par des cadeaux...

C'est dans ces conditions que les quatre autres candides durent affronter une horde de toutous déchainés contre une réforme que Nicos , le chef du pays, voulait faire passer et qui risquait de demander à Ouioui une gestion plus rigoureuse de l'argent des habitants et de ceux qui travaillaient encore.
Soucieux de préserver "ses acquis" et ceux de ses amis, Ouioui fit voter une nouvelle indemnité, appelée "indemnité passerelle".
Les amis de Ouioui se partageaient les postes entre la maison du peuple et la maison de l'ensemble des villages.
Les candides en étaient toujours exclus car ils n'avaient pas d'idées trop fixes et pouvaient être dangereux.

-La maison du peuple s'occupait de Ouiouiville

- la maison de l'ensemble des villages avait pour mission de regrouper certaines activités communes à tous, afin d'économiser l'argent des habitants.
Ces activités dont les proches collaborateurs de Ouioui avaient la charge dans la maison de l'ensemble des villages, étaient pourtant facturées tous les mois à la maison du peuple.

Le dernier conseil apprit aux candides médusés que pour traverser la passerelle qui séparait les deux maisons, Pluto, Béate et Dagobert le nouveau promu , en charge de l'économie, devaient recevoir ( selon décision collective et politique) l'obole qui leur permettait de se déplacer des deux cotés de la passerelle.
Ce procédé curieux , alors que Ouioui se montrait soucieux des finances que Nicos voudrait bien leur laisser, en disait long sur les préoccupations de Ouioui
En attendant les restrictions annoncées, mieux valait se servir et récompenser les amis........
Ouioui voulut alors faire voter une motion contre le projet de Nicos de prendre moins d'argent aux entreprises afin qu'elles gardent leurs emplois.
Candideux rappela que la motion n'avait aucune raison d'être évoquée. Elle ajouta qu'elle faisait confiance aux élus de la nation pour régler ce problème puisqu'ils avaient été élus par le peuple pour les représenter. Ouioui rappela qu'il ne leur faisait pas confiance car les amis de Nicos votaient comme des toutous.
Candicat s'étonna que la même méthode soit de mise à Ouiouiville. Elle essaya de défendre les entreprises qui créaient des emplois et qui avaient du mal à vivre. Devant les crocs des toutous qui, pour le coup, devenaient méchants et hargneux, elle tint tête, essayant d'expliquer ce qu'elle connaissait bien. Mais , elle dut constater que l'assemblée était très hostile, très remontée et peu décidée à écouter un autre point de vue. Rantanplan , qui lui connaissait tout, avait le sourire ravageur des soirs de conseil qui n'augurait rien de bon....

Ce compte rendu effraya Coin coin ;Il se rendait compte que le dialogue était impossible. Il lui sembla que les économies qui étaient attendues ici et là, ne seraient pas au rendez-vous.
Ouioui et ses amis , dont la préoccupation première était de se donner du pouvoir d'achat , de récompenser les amis et les ralliements de dernière heure, n'étaient pas disposés à mettre en place des budgets sérieux qui tenaient compte des besoins prioritaires des habitants. L'équilibre des comptes qui permettrait d'aider ceux qui en avaient le plus besoin était loin d'être recherché donc acquis!
Et si la seule crainte de Ouioui n'était que les habitants ne lui demandent des comptes pour une gestion financière essentiellement distributive, à visée électoraliste?