Le marché de Ouiouiville très peu fréquenté faute de vendeurs ambulants poussait les élus responsables et les toutous à se réunir, pour élargir l'accès à de nouveaux vendeurs , très plébiscités par les médias nationaux. Il était question d'autoriser de nouveaux étals avec des produits à la mode; D'un côté un seul camion frigorifique était nécessaire, de l'autre , une salle d'exposition. On allait vraisemblablement faire appel à des vendeurs de pipettes garnies* et à des locations de ventres pour satisfaire un nouveau besoin : l'achat d'enfant à la carte.
*Pipettes garnies : pipettes contenant des petites graines pour ensemencer les mamans...
Le marché à la volaille allait bientôt jouxter , le marché à l'enfant. Quelques questions se posaient néanmoins et non des moindres:
Comment mettre en place la traçabilité du contenu des pipettes?
Que faire si le contenu était avarié et non conforme aux attentes?
Le produit allait il pouvoir être échangé ou purement et simplement détruit?
Autant de questions auxquelles, les services de la concurrence et de la consommation, n'avaient pas encore répondu, faute de législation claire... Seule certitude : les amis de Ouioui,fiers d'apporter du progrès à la civilisation, pensaient peut-être aussi résorber le chômage en permettant à des dames de louer leur ventre pour obtenir un revenu .
Coin coin était effrayé par cette marchandisation de l'être humain qui se profilait dans un proche horizon. Il se demandait si les hommes n'étaient pas tous devenus fous et savourait chaque jour sa condition de bête, tellement moins pervertie....
